Les livres pour voyager: Eloge du voyage à l’usage des autistes et de ceux qui ne le sont pas assez

C’est en regardant « Le Petit Journal » sur Canal + que j’ai découvert Josef Schovanec et son live au drôle de titre qui m’a tout de suite intriguée : « Eloge du voyage à l’usage des autistes et de ceux qui ne le sont pas assez ». Mais c’est finalement l’interview de ce Docteur en philosophie de 32 ans, accessoirement atteint du syndrome d’Asperger et auteur du best seller « Je suis à l’Est » qui a fini de me convaincre de le lire. Voici ce que j’en ai pensé…

Topic 1

Ce qui m’avait vraiment plu dans l’interview de Josef Schovanec, c’était son concept de voyage comme la meilleure des thérapie. En effet, disait-il, plutôt que de vider des bouteilles et des boites de comprimés, pourquoi ne pas simplement prendre l’avion et s’éloigner de ses soucis? Que deviennent vos querelles de voisinage lorsque vous êtes loin de chez vous? Vous laissez-vous ronger par l’ambiance morose de votre pays en crise lorsque vous êtes dans un pays encore plus pauvre que le vôtre? Partez, ouvrez-vous aux autres et oubliez vos soucis!

A côté de cette très intéressante théorie qui me parle directement, le livre de Schovanec est également un témoignage touchant et peu commun d’un autiste qui se ne sent lui-même que lorsqu’il voyage. Il raconte le voyage d’un point de vue rarement abordé, celui d’un autiste, extrêmement intelligent (il est Docteur en philosophie, ancien élève de Sciences Po Paris et de l’EHESS et parle 7 langues) et particulièrement lucide sur le monde qui l’entoure.

J’ai aimé sa façon de parler des « non-autistes » et de décrire avec un regard quelque peu naïf les comportements « bizarres » que la société impose parfois, sans beaucoup de logique. J’ai aussi aimé les très beaux récits de voyages et de rencontres qu’il décrit magnifiquement bien, d’autant que la plupart des pays qu’il a fréquenté me sont toujours inconnus (région du Caucase, Ethiopie, Arménie, Proche-Orient, etc). Sa manie de faire des classements et de décrire ses expériences de manière quasi statistiques m’a aussi fait sourire : le meilleur aéroport, la plus belle vue d’avion, le pays le mieux adapté aux autistes… D’autant plus que je connaissais certains des endroits décrits et que je ne les avait jamais vus de la même façon.

En revanche il m’a parfois perdue à coup de descriptions trop précises et de détails linguistiques non essentiels. J’ai trouvé quelques passages un peu longs et compliqués.

Globalement, c’est un livre que je recommande à tous ceux qui aiment théoriser sur le voyage et s’intéressent davantage aux sensations et émotions qu’on voyage peut procurer. A mi chemin entre un roman et un essai sur le voyage, ce livre est aussi étonnant qu’unique!

Vous l’avez lu? Qu’en avez-vous pensé? 

Me laisser un message